Paris, 11 juin, au Lavoir Moderne, en pleine semaine, moment de folie !

J'ai vu : " Les Elles présente Joseph"

"Joseph, mon amour, je m'aime, je m'aime, je M'AIME ! " ("Joseph")

Vous comprendrez ce refrain (que Pierre crie magnifiquement bien), une fois que je vous aurais narré l'histoire, pour le moins insolite. La pièce est inspirée d'un personnage de la BD "Tout Paulette" (pour adultes) de Pinchard et Wolinski. Ne me dites pas que ce dernier vous est inconnu!

Paulette est riche mais s'ennuie. Il va donc lui arriver plein d'aventures, plus loufoques les unes que les autres, accompagnée de JOSEPH, son vieil ami transformé en femme par la taupe. Mais c'est dur d'avoir le corps d'une femme désirable...

Pascaline HERVEET, auteur - compositeur - interprète, a donc imaginé le personnage JOSEPH, mi- homme, mi-femme, évoluant dans une ambiance de bals dans l'entre deux-guerres.

"Je mettrai la robe rouge, la robe rouge me va si bien, un peu ouvert sur mon destin" ("la robe rouge")

Dans un univers proche de David Lynch, Wong Kar Wai ou encore Quentin Tarantino, Joseph raconte, s'invente, voyage seule dans sa chambre, qui, au gré de ses fantasmes, devient Peep show, cimetière, dancing... Joseph nous entraîne dans le labyrinthe de son intimité bouleversante, ambigüe.

"J'aime pas les pouët-pouët, les clairons, les tambours, les chapeaux pointus" ("Zaza")

Grandiose ! Rien que d'en parler, j'ai des frissons... Notre toute première rencontre, c'était en 1996, à la Laiterie, à Strasbourg. Scotchée, j'étais!

Les Elles est un groupe de chanson atypique, originaire de Caen, crée en 1992. Au début, elles étaient 4 filles (musiciennes confirmées), puis 3 gars ont apporté leur côté "électro".

"Pamela pense amant, Pamela pense queue... les plaisirs avant tout, Pamela pense que jouir panse ses plaies" ("Pamela")

En 6 albums, j'ai assité à tous les concerts correspondants, véritables délires scéniques qui rapellent les rêves par leur caractère étrange...

"Si tu crois qu' l'écuyère va te touiller ton café, tu peux t' brosser. Tu boiras ta vie sans sucre, ce sera plus amer" (L'écuyère")

L'univers des Elles n'a donc plus de secret pour moi. Aborder les thèmes les plus sombres avec "légèreté" fait parti de mon quotiden mais Pascaline sait habilement brosser des portraits au travers des personnages attachants qui vivent des choses pas toujours drôles (Armand, Simone, Jeanine, Orthopédia, miss Alzheimer, tonton Amédée, madame pipi, l'Amerloc, les pauvres...)

Dans une interview, Pascaline dira: "J'aime le monde de l'hôpital, comme tous ces endroits où les gens sont fragilisés par la vie et la douleur. En général il s'y passe des choses humaines exceptionnelles : c'est cet aspect-là qui m'intéresse, pas du tout le côté glauque".

Et le journaliste commentera : " Les Elles ne ressemblent à personne. Leurs mélodies insidieuses gazouillées par la voix de Pascaline écorchent le cœur. Leurs paroles, cruelles et enfantines, dépeignent un univers onirique et troublant qui confine parfois au cauchemar, tant il est proche d'une réalité trop souvent sordide"

"La maîtresse m'a mis du scotch sur la bouche. Les autres ont dit bien fait, t'avais qu'à pas parler. Ils sont cons les autres. J'aimerais bien avoir des ciseaux avec des bouts pointus" ("les ciseaux pointus")

Bon, si vous êtes raide dingue d'Elles, faites - moi signe car Elles demeure toujours discret.

Edit : la Bande annonce du spectacle !

Edit : J'y étais, il y a 9 ans, enceinte d'Arthur, savourant "Armand ", en ouverture...Frissons garantis !

"Virus" apparemment transmis car Arthur apprécie notemment "la fée atomique" et Pierre " le vase chinois". Et vous?

Les Elles présentent Joseph !

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